Cléopâtre, la vraie critique.
Non vous y avez pas cru quand même ! Le post d'en dessous, là, c'était une blague hein !!!!!
Dimanche, je suis allée voir Cléopâtre.
Ah, j'en vois plein qui ont les yeux tout écarquillés en se disant "mais...mais...mais...".
Bon, j'y allais pas totalement de mon plein gré quand même. Mais je ne me pas suis faite prier non plus.
Même si du jour où la nouvelle comédie musicale de Kamel Ouali a été annoncée j'avais décrété que ce serait de la merde, je voulais quand même voir ça de mes propres yeux.
Et gratuit (parce que parfois des gens reçoivent des cadeaux empoisonnés, mais merci à Clémence d'avoir pensé à moi dans cette épreuve), ça tombait bien.
J'y allais donc avec un gros a priori mais étant réputée pour être relativement bon public, je pensais tout de même en prendre plein les yeux - à défaut d'en prendre plein des oreilles. Parce que je me suis déjà surprise à regarder la Star Ac et à me laisser impressionner par certaines prestations, dont les fameux tableaux de Kamel Ouali. Tout était possible donc !
Aïe aïe aïe !!! Ce fut bien pire que tout ce que j'avais pu imaginer.
Déjà, cette horrible salle qu'est le Palais des Sport n'est guère engageante. Et avec des places en 1ère catégorie, à 63€ donc, nous étions assises au 32ème rang, soit très très loin de la scène. Mais allait-on vraiment louper quelque chose...? ben oui, les adbos des danseurs !
Pour le son ça allait, tout le monde pouvait entendre tellement ça braillait fort et les artistes auraient pu chanter en playback qu'on ne se serait rendu compte de rien.
Bon, concernant les chansons, pas de grande surprise. Les 3 singles sortis, c'est de la soupe et le reste c'est pas mieux. Ça surfe entre la pop et le r'n'b, mais version Liebig.
Alors à un moment on s'est demandées qui avait bien pu pondre une merde pareille. Personne manifestement. Parce que Cléopâtre, c'est juste "Le nouveau spectacle musical de Kamel Ouali".
Mais grâce au dieu Internet, j'ai pu découvrir qu'en fait le livret de Cléopâtre est un mix de plusieurs mauvais auteurs-compositeurs : Lionel Florence, des mecs de Kyo, etc... Du lourd donc !
Du coup on a droit à un enchaînement de solos durant lesquels les personnages présents sur scène mais dont c'est pas le moment de chanter jouent les potiches muettes jusqu'à ce qu'à la chanson suivante ce soit enfin leur tour de s'exprimer. On a quand même parfois droit à quelques duos. Poignants. Du genre "On s'aime et c'est merveilleux et c'est comme ça." Du lourd, j'ai dit !
Les fameux tableaux de Kamel Ouali pourront-ils donc rattrapper ce carnage ? Moi qui pensais aimer son oeuvre comme ça en passant, ben je me suis rendu compte qu'en fait non.
C'est de la poudre aux yeux ce qu'il nous sort ! Ca remue beaucoup pour remplir du vide. Et en fait, ses chorégraphies ont le ridicule que pourrait avoir l'art contemporrain.
Au final, ses tableaux me faisaient penser à des parodies. Et quand il a trouvé un filon, il aime l'exploiter jusqu'au bout.
Genre là, il a investi dans des harnais pour faire voler ses danseurs. Ah ben il les a rentabilisés ! On a eu droit à des danseurs volants dans une bonne demi-douzaine de scènes !
Après il y a toujours le côté conceptuel de ses mises en scène. Les Romains, on arrive à identifier. Les Egyptiens aussi. Mais après, les gonzesses en latex noir avec des tentacules en ballons de baudruche au bout des doigts j'ai eu du mal à saisir, pareil pour celles multicolores avec des tuyaux rétractables au bout des bras.
On a quand même eu droit à une scène culte dans l'acte 2. Une scène où Clémence et moi nous sommes regardées avec des yeux ronds en ce demandant "Mais qu'est-ce qui se passe?".
Plantons le décor : Musique techno à fond. Un type sur des échasses ressemblant vaguement à une hyène sous acide qui se rendrait à la Gay Pride arrive sur scène. De l'autre côté, la grande prêtresse Charmion habillée tout en blanc avec sur la tête un masque en plastique coloré réagissant à la lumière noire qu'elle aurait pu acheter chez Cyberdog hurle des "AhhhhhhhhaaaaAAAAhhhhhAAaahhh" tandis qu'au fond, des demi-corps vêtus de blanc (toujours pour réagir à la lumière noire) exécutent d'étranges mouvements. Tout ça sans explication. Et sans lien avec la scène d'avant ni celle d'après. Comme après ça commençait à tourner mal pour Cléopâtre, je me suis dit que c'était sûrement une métaphore pour dire "Attention, va y avoir du grabuge". Promis, j'invente rien, j'exagère même pas.
Non mais sérieux, des fois il fallait s'accrocher. Bon vous avez bien compris qu'il fallait pas compter sur les textes pour comprendre l'histoire, mais même la mise en scène, ça aidait pas.
Voici un exemple d'enchaînement :
Scène 1 : Cléo : "César, j'attends ton enfant !" César: "Génial!" Cléo : "Oui mais je dois retourner à Alexandrie, je serais mieux là-bas." César : "OK."
Scène 2 : Les Romains "Oh, y'en a marre de César, on devrait l'assassiner." Et là, superbe scène où sur un grand écran tout flou, on voit les méchants Romains poignarder César.
Scène 3 : On voit Cléo en train de pouponner. On suppose donc que 9 mois se sont écoulés. Marc-Antoine "Catastrophe, César a été assassiné, tu dois quitter Rome, tu n'es plus en sécurité ici !". Quitter Rome ???? Mais elle était pas retournée à Alexandrie ???
Donc moi je dis, si on doit nous-même imaginer la moitié du spectacle, n'est-on pas en droit de réclamer une réduction de 50% sur notre billet ????
Autre exemple : On voit plein d'Egyptiens danser. Clémence de me demander "Tu sais ce qui se passe, là ?" et moi de lui répondre "Ben non, mais ça doit se passer en Egypte". Cléo entre en scène, sur un énorme char. Arrive Ocatve (un Romain) qui lui dit "Ah enfin tu as accepté mon invitation !". Ah perdu donc, on était à Rome !...
Et je pourrais continuer comme ça pendant des heures, mais on m'a déjà reproché que mes posts étaient trop longs (oui, ma sœur est une flemmarde...).
Mais que c'était mauvais...
Et mêmes les interprètes ne relevaient pas le niveau. On ne pouvait s'empêcher de rire chaque fois qu'ils ouvraient la bouche pour parler et on ne comprenait pas grand chose à ce qu'ils chantaient.
Bon ceci dit, les costumes étaient effectivement très beau. En même temps, des costumes égyptiens avec budget illimité sur les paillettes, comment les rater?!
Et pour ça, Sofia Essaidi a été gâtée car c'est elle qui avait les plus belles tenues (ouais, normal, c'était quand même elle la reine !). Donc sur son corps de bombasse, ça le faisait grave. Parce que c'est une bombe Sofia, ça on peut pas lui enlever. Elle chante peut-être aussi très bien, mais ça difficile à savoir tant on a du mal à se concentrer sur ce qu'elle raconte quand on la regarde. Mais sa bombassitude ne vaut pas les 63€ à elle toute seule!
Ben non, quitte à voir des chaudasses se déhancher, autant aller au Pink Paradise, c'est moins cher et on a une conso!
Mais le pire du pire du pire, c'est que la salle était pleine et qu'à la fin, les gens se sont levés, tous, et pour applaudir hein, pas pour se barrer vite fait. Y'en a même plein qui sont descendus jusqu'à la scène pour voir les artistes de tout près et les photographier avec leur téléphone portable. Mais c'est quoi leur problème à tous ces gens ? Les goûts de merde, le voilà le fléau du siècle, bien loin devant le réchauffement de la planète.
Du coup Clémence et moi on s'est levées aussi, parce qu'on voyait plus rien et du coup moi aussi j'ai pris quelques photos, pour avoir un souvenir (bien moins mauvais que je ne le laisse paraitre, parce que quand même, qu'est-ce qu'on a rigolé !) sans avoir à débourser 20€ pour le programme.
J'ai dit beaucoup de mal non ? Ah, pourtant je suis une gentille fille. Mais c'est que je me suis sentie agressée par ce spectacle. Ouais, trop dur pour mes yeux, je suis sortie de là avec une conjonctive. Paf ! 3 jours d'arrêt maladie, c'est malin.
Heureusement, je vais me ressourcer ce samedi. Je vais revoir pour la 10ème fois une valeur sûre. Oui, mon Cabaret des Hommes Perdus vient jouer à 10 km de chez moi. C'est pas un timing parfait ça ?