Lady in the Dark
Samedi soir, je suis allée voir Lady in the
Dark. Des mois que j'entends parler de ce truc sans savoir vraiment de quoi il s'agissait jusqu'à maintenant.
J'avais lu que c'était une comédie musicale de Kurt Weill, datant des
années 40. Mais moi, Kurt Weill, je sais pas qui c'est, et les années 40, ça
me semble tellement loin de moi.
Quand j'essaie d'en savoir un peu plus, j'apprends juste que ça parle de
psychanalyse. Et quand je cherche des photos, je ne trouve quasiment rien et du
peu que je trouve, je n'arrive pas à identifier ce qu'elles représentent.
Alors qu'est-ce que m'attire la-dedans ? Et bien le fait que Jacques Verzier,
Gilles Vajou et Vincent Heden, les trois garçons de Panique à Bord, jouent dedans. Et
ces trois-là, je les aime fort ! Ex-æquo tous les 3 ! Donc il fallait que je vois
ça!
Enfin pour les voir faut être motivés. Ils jouent peu, et en banlieue. Mais il
en faut plus pour m'arrêter et voilà comment Clémence et moi nous sommes
retrouvées à Suresnes ce samedi soir.
Et dans le hall du théâtre de Suresnes, j'ai pu jouer à mon jeu favori :
l'identification de peoples connus de moi seule. Et j'ai pu m'en donner à cœur
joie, on se serait cru à Diva ! J'ai ainsi pu croiser quelques artistes de la
troupe de Grease : Cécilia Cara, Olivier Ruidavet, Virginie Perrier, tous
libres depuis l'arrêt du spectacle au Comédia. David Ban n'était lui pas de la
partie, parce que ce soir-là, il était occupé à écrire sur mon blog. Là,
des fois que vous seriez passé à côté !
Il y en avait aussi plein d'autres, parmi
lesquels Ariane Pirie, que je croise beaucoup ces temps-ci. La puissance et la
rapidité de mon radar ont beaucoup impressionné Clémence. Même moi ça m'effraie
presque. Parce que ça crée une addiction. Dès que j'en ai trouvé un, il faut
que j'en repère un nouveau. Du coup j'ai scruté l'arrivée des gens jusqu'à ce que le spectacle ne commence.
Puis les lumières se sont éteintes, et j'allais
enfin sortir du flou.
Lady in the Dark raconte l'histoire
de Liza Elliot, rédactrice en chef d'un magazine de mode, qui semble avoir tout
pour être heureuse mais souffre pourtant de dépression. Elle décide donc de
consulter un psychanalyste qui l'aidera, non sans mal, à se défaire de ses
démons engendrés par une enfance perturbée.
Dis comme ça, l'histoire semble assez terre
à terre. Et pourtant, quand à l'entracte Clémence m'a demandé ce que j'en
pensais, je n'ai rien pu répondre d'autre que "c'est bizarre". En
effet, lors de sa psychanalyse, Liza raconte ses rêves, seules parties chantées
du spectacle. Et comme peuvent l'être les rêves tels que nous les connaissons,
ils étaient retranscrits de manière fantaisiste, presque incohérents et
inquiétants. Et sans logique, on n'arrivait pas à anticiper la fin du tableau
et certaines scènes m'ont paru interminables. Mais pas insupportables. Réellement à
l'image d'un rêve déconcertant.
Voilà pourquoi je n'arrivais pas à
comprendre ce que représentaient le peu de photos que j'en avais vu.
Les scènes de la vie de tous les jours de Liza étaient quant à elles très concrètes et donc compréhensibles, ce qui donait un équilibre à la pièce et nous permettait de nous raccrocher à une réalité accessible.
Du point de vue de la mise en scène, pour la première fois en France j'ai eu l'impression d'avoir un show digne de Broadway. Et pourtant, pas de décor à couper le souffle, ni de paillettes à outrance, mais un orchestre, un vrai, volant presque la vedette aux artistes, un espace bien occupé et des ambiances différentes, dans un spectacle semblant parfaitement bien rodé. Le choix des acteurs aidant sûrement car tous étaient des artistes confirmés et quel bonheur de revoir Gilles Vajou, Vincent Heden et surtout Jacques Verzier qui se démarquait ostensiblement.
Malgré tout, et même si j'ai passé une très agréable soirée, Lady in the Dark n'est pas mon style de spectacle de prédilection. Je gagnerais sans doute à le revoir, certains shows ont besoin de m'apprivoiser avant de créer chez moi une réelle dépendance. J'avais pas vraiment aimé The Phantom of the Opera la première fois que je l'ai vu. De l'eau a coulé sous les ponts depuis...
Pour finir la soirée en beauté, après le spectacle, quelle délicate
attention, le théâtre proposait une navette gratuite nous ramenant directement
à Paris. Et en passant par les beaux quartiers ! J'ai pu voir la Tour Eiffel
pétiller, emprunter la Place de l'Etoile et me faire déposer au pieds des
Champs Elysées.
J'étais pourtant la seule dans le bus à frétiller autant à la vue de
la Tour Eiffel illuminée. Mes compagons de voyages étaient-ils tous blasés à la vue de ce spectacle ou alors étaient-ils encore sous le charme de Lady in the Dark ?