Sweet Charity

C'est par le biais du film de 1969 que j'ai d'abord découvert Sweet Charity.
Et j'ai pris une sacré claque, mais pas dans le bon sens du terme.
Je m'attendais à un film drôle, léger, fleur bleue et pétillant alors qu'il s'agissait en fait d'une des histoires les plus cruelles qu'il m'ait jamais été donné de découvrir.

Charity est une jeune fille espiègle, rayonnante, drôle et un peu naïve que tout le monde (enfin les hommes en particulier) aime justement pour ces qualités.
Mais voilà, son grand problème c'est qu'elle lasse aussi très vite ces hommes qui lui préfèrent toujours autre chose et chaque fois, elle se retrouve seule et abandonnée.
Oui, chaque fois ! Même quand enfin on pense qu'elle a rencontré l'amour le vrai avec un grand A, un original qui semble être fait pour elle, lui aussi fuit, sans même se retourner. Voilà comment se termine l'histoire de Sweet Charity !

Mais Charity est une éternelle optimiste et elle continue d'y croire. C'est pourquoi elle s'accroche.
Je pense que moi, à sa place, si les gens me tournaient le dos un à un, susceptible et rancunière comme je suis, j'aurais du mal à me consoler en me disant que je suis "the bravest individual I have ever met". Je pense plutôt que je pleurerais toutes les larmes de mon corps et deviendrais franchement asociale... Et ce serait légitime.

Bref, même si l'histoire me paraissait ignoble, il était impensable que je passe à côté de la production londonienne actuelle tant on m'en avait dit du bien. Et surtout parce que c'est sur scène qu'une comédie musicale prend toute sa dimension.
D'autant que je dois avouer que ce côté sixties à mort m'avait malgré tout séduite.
Pour ça je ne fus pas déçue. Entre les petites robes et les manteaux parfaitement coupés, l'eye liner à outrance et les choucroutes sur la tête, un vrai bonheur.
Après, mieux vaut appréhender Sweet Charity comme un pièce de théâtre chantée plutôt que comme une grosse comédie musicale à l'instar de tout ce que j'ai pu voir d'autre à Londres (je pense notamment à Hair, Billy Elliot, Wicked, The Phantom of the Opera...). Ainsi on en apprécie mieux la mise en scène légère et relativement épurée.

Comme c'est souvent le cas dans les comédies musicales, certains acteurs jouent plusieurs rôles. Et si le fait qu'un seul et même acteur ( Mark Umbers ) interprète tous les amoureux de Charity fonctionne plutôt bien (comme quoi, même s'ils semblent différents, Charity attire toujours le même type d'homme), j'ai été déçue que les hôtesses vulgaires et peu avenantes du dancing soient jouées par les mêmes filles qui campent l'élite ultra fashion de la boîte branchée. Quelque chose ne collait pas.
En revanche concernant le personnage de Charity là rien à dire,Tamzin Outhwaite était, elle, parfaite, exquise et attachante.

Tout ça à la fois.
Mais elle se fera quand même planter à la fin...

Comments

[Clement]

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