Dans der Vampieren

Il y a peu, Romaric a été investi d'une mission l'invitant à se pencher sur l'actualité des comédies musicales à travers l'Europe. Et comme il est super fort, il trouve plein d'infos et par la même occasion plein d'idées pour sortir un peu du cadre "Paris - Londres - New York".
Et comme Romaric est un garçon sympathique, quand il doit aller vérifier ses sources, il emmène les copains.

C'est comme ça que dimanche dernier nous nous sommes retrouvés en Belgique à Antwerpen (Anvers) pour assister à une représentation de Dans Der Vampieren, comédie musicale tirée du film du même nom que nous français connaissons mieux sous le titre Le Bal des Vampires.
Parce que voilà, Anvers se trouvant dans la partie flamande de la Belgique, le spectacle se jouait en néerlandais.

Du coup, j'ai pas tout tout bien compris, mais il m'a semblé que c'était l'histoire de Christine Daaé qui, attirée par un type étrange au physique atypique, fuit l'auberge de ses parents les Thénardier pour finalement se retrouver à Disneyland Paris pour chanter un tube de Bonnie Tyler dans Phantom Manor.

Enfin ça c'est ce que j'aurais pu croire si j'avais pas révisé un peu avant. Parce que n'ayant pas acheté "Le Néerlandais pour les nuls" j'ai préféré assurer mes arrières en revoyant le film de Roman Polanski que je n'avais pas vu depuis au moins quoi, 20 ans ?
Et donc grosse angoisse, je me rends compte que ce film est un des pires navets qu'il m'ait été donné de voir. Parce quand un film s'appelle Le Bal des Vampires, on s'attend à ce que le bal ou au moins les vampires occupent un peu plus que les 10 dernières minutes du film. Tout le reste ressemble à une farce, les 2 héros principaux étant débiles et ridicules dans leur chasse aux vampires.
Après je me suis rendu compte qu'en VO le film s'appelait The Fearless Vampire Killers et là j'ai trouvé que ça correspondait mieux au film, mais pas à mes attentes concernant la comédie musicale.

Mais voilà, pour la version scénique, Roman Polanski lui-même a étoffé l'histoire de manière a reléguer l'histoire de chasse aux vampires au second plan pour mettre l'accent sur la romance entre Sarah, la fille de l'aubergiste et Krolock, le chef des vampires.
Du coup, l'histoire a pris une tournure qui m'a semblé extrêmement familière...
Sarah mène une existence paisible mais ennuyeuse jusqu'au jour où son chemin croise celui d'Alfred, un jeune garçon gentil et attentionné qui tombe éperdument amoureux d'elle (le jour où il la voit toute nue dans son bain, oui parfois l'amour ça tient à peu de choses). Mais quelques instants plus tard, c'est le vampire Krolock , qui vit reclus un peu plus loin, qui se manifeste auprès de Sarah (alors qu'elle est toute nue dans son bain encore une fois) pour l'inviter au bal qu'il va donner bientôt. Curieusement, Christine Sarah n'a pas peur de lui. Au contraire, elle trouve chez Phantom Krolock quelque chose de fascinant et ne rêve plus que de quitter l'auberge de ses parents pour aller au bal. Mais il y a Raoul Alfred, et quand même il est chou. Et mielleux aussi. Au diable la guimauve ! Chris Sarah ira rejoindre Phan Krolock, alors que Ra Alfred fera tout pour la sauver.

Bon, vous avez vu où je voulais en venir, non ? Cette version du Bal des Vampire n'est pas sans rappeler The Phantom of the Opera ! Jusqu'à ces célèbres photos, respectivement de l'un et l'autre show.

Mais moi ça ne m'a pas déplu cette ressemblance, au contraire, j'étais dans mon élément.
Après il fallait qu'ils assurent aussi avec tout le reste pour ne pas être qu'une pâle copie de ce chef d'œuvre que j'affectionne tant.

Et je ne fus pas déçue ! Tout d'abord musicalement, j'ai été agréablement surprise en constatant que ça sonnait relativement rock. Pas autant que Spring Awakening ou Hedwig and the Angry Inch mais plus que les Misérables par exemple. Et que la plupart des thèmes sont repris tout au long du spectacle pour créer une certaine continuité et uniformité comme dans toute comédie musicale correctement écrite. Le seul détail que je reprocherais c'est le manque d'interaction dans les chansons qui s'enchainent dans une succession de tableaux mais qui, sans les dialogues, ne suffiraient pas à faire avancer l'histoire (du moins c'était mon ressenti dans une langue que je ne comprenais pas).
Sinon, c'est toujours assez surprenant d'entendre des vampires fredonner le tube des années 80 Total Eclipse of the Heart. Enfin on finit par s'y faire. Mais pourquoi une telle chanson dans un tel contexte ? Tout simplement parce que le compositeur de Tanz der Vampire (titre original en allemand) n'est autre que Jim Steinman, qui a aussi écrit la chanson sus-citée et qu'il a décidé de recycler son titre. Même qu'il parait qu'en fait 70% des musiques du show sont des reprises de trucs à lui qu'il a sorti auparavant. Mouais, il s'est pas franchement foulé. En même temps, c'était peut-être pas nécessaire. C'est peut-être ça, avoir du talent.

Bref, ensuite visuellement : woaw, ça claque ! Alors pas plus que les shows que l'on peut voir à Broadway ou à Londres, mais pas moins. L'acte 2 surtout (mon préféré) avec des vampires à profusion (même si 5 ou 6 de plus n'auraient pas été de trop), un manoir gothique, une crypte et, forcément, un bal.
Tout y est monstrueusement sublime et là, c'est mon côté gothique refoulé qui parle !

La mise en scène n'y est pas des plus originales mais en tout cas elle est efficace. Les scènes de miroirs dans lesquels on ne peut pas voir les vampires sont particulièrement maitrisées.
Comme dans le film, l'humour tient aussi une grande place dans le spectacle. Et comme dans le film, ce furent les moment que j'ai le moins aimés. Parce que je ne suis pas très réceptive quand j'entends "pouet pouet" alors qu'on touche malencontreusement une paire de seins. Le seul truc qui m'a fait rire, c'est le vampire gay. Forcément.

D'ailleurs après le spectacle, moi aussi je voulais devenir une vampire. Alors c'est à lui que j'ai demandé de me mordre. Et il a accepté.

Mais ça n'a pas marché. Alors par dépit je me suis commandé des dents de vampire sur eBay.
Non pas que je sois complètement timbrée (pas complètement j'ai dit).
C'est juste que c'est pas impossible que je me retrouve à New York pour Halloween. Et que là du coup, j'ai été drôlement inspirée !