Hell no, we won't go !

Non, on ne peut pas commencer une représentation de Hair par "Hey salut tchiot biloute!".
Même si c'est à Roubaix.

Vous avez bien compris, je suis retournée voir Hair version Trianon, 2 semaines après avoir vu Hair version revival de Broadway. Je sais que ça ressemble à de l'inconscience, mais il faut croire que j'aime vivre dangereusement.
Et la première fois (il y a maintenant un peu plus d'un an), j'avais tellement été surprise par ce spectacle qu'il ne m'en restait qu'un souvenir flou et improbable. J'avais besoin d'en avoir le cœur net. Et tout ça n'aurait pas été possible sans la magie d'internet et des ventes de dernière minute.

Mais là je suis un peu contrariée. Le côté groupie Bisounours, c'est un peu ma marque de fabrique. Sauf que là, j'aurais plein de choses très très méchantes à dire.
Non quand même ça m'embête, dire que certains artistes ont le charisme d'une passoire ça c'est vraiment trop méchant alors je vais éviter. Concentrons-nous donc sur le juste "très méchant".
Ned Grujic, le metteur en scène, et ça je peux pas m'empêcher de le crier haut et fort, il faudrait l'enfermer ou au moins l'empêcher de faire du mal autour de lui. Et ça c'est même pas de la méchanceté c'est du bon sens.

C'est à se demander si il sait de quoi ça parle, Hair.
Bon, les looks invraisemblables, j'en avais déjà parlé l'an dernier, je vais pas revenir dessus. Alors c'est vrai que ça ne rendait pas les acteurs très crédibles dans leurs rôles de pseudo-hippies, mais le pire c'est que par la mise en scène, on a plutôt l'impression de se trouver face à une bande de partouzeurs.
Pas de subtilité, de communion, de peace and love et de flower power. Et surtout pas d'énergie, ni astrale, ni scénique.
Les différents tableaux peinaient à gagner en intensité, et les artistes étaient trop peu nombreux pour générer un esprit de tribu et ridiculisés par des chorégraphies dignes d'un spectacle du Club Med.
Le choix a été fait de prendre à partie le public à différents moments du spectacle. Mais quand il est déjà commencé depuis au moins 20 minutes et qu'un énième personnage arrive sur scène en tentant encore un fois un "Bonsoir!", faut pas s'étonner si le public n'est pas très réceptif.

La cerise sur le gâteau étant d'avoir tenter de divertir le public en le faisant taper dans les mains sur "Goog Morning Starshine" dont la nouvelle orchestration n'était pas sans rappeler ce vieux tube,Tata Yoyo, alors qu'au même moment le personnage de Claude est en proie à la plus grande question existentielle de sa vie : ira à la guerre, ira pas, quittera ses copains, quittera pas?
Tout y est décalé, raté, comme cette abominable bande-son tout droit sortie de ce qui se faisait de pire dans les années 90.
Je me souvenais vaguement du tableau Hair, sur un air de tecktonik, qui m'avait interpellée. Mais si en 2009, la tecktonik c'est ridicule mais surprenant, en 2010 c'est ridicule et has been. Et hier je me suis aussi rendue compte qu'en plus c'était de la tecktonik même pas maîtrisée.

Malgré tout, je m'attendais à tous ces ratés et je n'ai pas pour autant perdu ma soirée. J'ai eu le plaisir d'y revoir des artistes que j'aime beaucoup, comme David Ban et son capital sympathie à toute épreuve dans le rôle de Ronny (tenu à l'origine par Yoni Amar) mais pour qui la pudeur à un prix et qui ne dévoila donc pas son anatomie dans toute sa splendeur, et Antoine Lelandais vraiment mais vraiment pas à son avantage dans son costume de clown.
Et j'ai même pu découvrir des talents que je ne soupçonnais pas. C'est Phlippe d'Avilla (ex-roi du monde dans Roméo et Juliette) qui reprenait le rôle de Berger, tenu au Trianon par Laurent Ban, et il aurait pu souffrir de la comparaison. Mais pas du tout, il est même très charismatique, drôle et plutôt sexy en fait.

Je vous mettrais bien des photos, il y en pas mal dans le programme que j'ai acheté, mais c'était le programme de Paris et donc pas avec les artistes de la tournée dont les noms ont bien été gardé secrets! Pas d'annonce, pas d'affichage, pas même la moindre ligne dans le programme distribué par le théâtre. Dans le fond c'est peut-être mieux pour eux...

En plus du programme de Paris, ils avaient plein de merchandising à écouler, au goût aussi douteux que le spectacle, comme de vilains mugs, d'infâmes tee-shirts et aussi ça:

Que j'ai acheté. Comme une relique. Pour qu'on me croie.

Comments

[Krevette]

@Mawie : au point où j'en suis je me contente d'un Torse Nu de Mr Ban...triste krevette :(

[Mawie]

Quel sens du dévouement ! Maintenant qu'ils en ont vendu un ils vont croire qu'ils ont eu une bonne idée :)
Miss Krevette, il ne me semble pas avoir vu David Ban dans "toute" sa splendeur au Palais des Congrès non plus ;)

[Krevette]

Oh by the way, David Ban il était moins frileux sur la scène du palais des congrès...

[Krevette]

Ahaha tu as osé acheter le boxer !
Par contre choupinette fais moi plaisir, arrête de parler de "metteur en scène ou de mise en scène" quand il s'agit de Ned l'infame, l'abjecte... ça me vexe que tu considères ce truc comme de la mise en scène :)
Thanks sweetie